Janvier 2015

Janvier 2015

 

Le Rallye de Monte-Carlo 1963 à Gérardmer

(Souvenir personnel)

Janvier 63, à cette époque j’étais étudiant à Mulhouse (Ecole Supérieure Textile) et mes meilleurs copains étaient étrangers (en fait nous étions 10 français sur 80 élèves !), avaient une voiture et de plus ils étaient souvent très amateurs de sport automobile. Bref, par un jour gris en Alsace et enneigé à Gérardmer, on embarque à 4 dans la Coccinelle modèle 53 de mon copain Galal, un Egyptien, et nous venons voir passer les merveilles de l’époque en espérant trouver un endroit propice. Après avoir fait une halte Place de la Gare où se trouvait le parc d’assistance, nous montons la route des Bas-Rupts et, environ un kilomètre et demi au-dessus, nous trouvons l’endroit idéal, un renfoncement dégagé à gauche de la route – il existe encore – et nous attendons les premiers passages qui ne tardèrent pas : et là, c’était le régal complet, sachant que la route était recouverte de neige un peu molle, l’ambiance hivernale habituelle et certains pilotes qui s’en donnaient à cœur-joie ! Et si tous les passages étaient spectaculaires, avec des styles différents, les souvenirs les plus impressionnants sont ceux de Carlsson avec sa petite Saab qu’il faisait voler de façon démoniaque malgré ses seulement 40 cv émettant un bruit de moulin à café en folie, et Bo Ljungfeldt dans sa Falcon  faisant l’essuie-glace sur toute la largeur de la route malgré ses pneus finlandais spécialement cloutés dans le grondement énorme de son V8 de 300 cv !

Après s’en être mis plein les mirettes, mais malheureusement pas sur pellicule, on redescend sur Gérardmer et l’ami Galal, excité par tous les dérapages et autres contre-braquages des deux heures précédentes et plus habitué aux balades au soleil entre Le Caire et Alexandrie, engage un peu fort dans un virage à droite, freine sur la neige gelée…et fait faire à la Cox un superbe tonneau avec rétablissement sur les 4 roues en travers de la route ! Pas le temps d’avoir eu peur, une petite inspection ne montre rien de spécial à part le toit égratigné mais même pas enfoncé (Deutsche Qualität déjà !) et on repart, mais à la première tentative de freinage pédale molle, probablement une canalisation de frein rompue. Pas de panique : on est rentrés à Mulhouse en passant la Schlucht, pas très vite c’est vrai, mais uniquement en se servant de la boîte et du frein à main !

Je dois dire que rétrospectivement, on ne doutait de rien !

 

Les 2 photos ci-dessus représentent Eric Carlsson en train de monter La Schlucht côté alsacien environ 2 heures avant l’épisode objet de cette rubrique, et Bo Ljungfeldt dans ses œuvres avec sa Falcon quelque part dans les Alpes durant ce même rallye 1963.

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